Regarder
la nuit battue à mort ; continuer à nous suffire en elle.
Dans
la nuit, le poète, le drame et la nature ne font qu’un, mais en montée et
s’aspirant.
La
nuit porte nourriture, le soleil affine la partie nourrie.
Dans
la nuit se tiennent nos apprentissages en état de servir à d’autres, après
nous. Fertile est la fraîcheur de cette gardienne !
L’infini
attaque mais un nuage sauve.
La
nuit s’affilie à n’importe quelle instance de la vie disposée à finir en
printemps, à voler par tempête.
La
nuit se colore de rouille quand elle consent à nous entrouvrir les grilles de
ses jardins.
Au
regard de la nuit vivante, le rêve n’est parfois qu’un lichen spectral.
Il
ne fallait pas embraser le cœur de la nuit. Il fallait que l’obscur fût maître
où se cisèle la rosée du matin.
La
nuit ne succède qu’à elle. Le beffroi solaire n’est qu’une tolérance intéressée
de la nuit.
La
reconduction de notre mystère, c’est la nuit qui en prend soin ; la
toilette des élus, c’est la nuit qui l’exécute.
La
nuit déniaise notre passé d’homme, incline sa psyché devant le présent, met de
l’indécision dans notre avenir.
Je
m’emplirai d’une terre céleste.
Nuit
plénière où le rêve malgracieux ne clignote plus, garde-moi vivant ce que
j’aime.
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