Malgré une accumulation de péripéties qui
rendent par moments l’intrigue hautement improbable, Henning Mankell parvient
une nouvelle fois dans Le retour du
professeur de danse à installer une atmosphère sombre et angoissante,
hantée par la mort – celle possible du personnage principal, Stefan Lindman,
qui se découvre à trente-sept ans atteint d’un cancer de la langue – et le Mal,
ce roman étant une histoire de vengeance longtemps différée et qui trouve son
origine dans la Seconde Guerre Mondiale… En effet, tandis que dans d’autres
romans – Le Chinois, La cinquième femme – Mankell mondialise de façon étonnante la fiction
policière, dans celui-ci, il plonge dans les ténèbres de l’Histoire du vingtième
siècle et suggère subtilement que la fascination exercée par les idéologies
mortifères – l’hitlérisme – ne s’est pas comme par magie évanouie en 1945.
Mais Le
retour du professeur de danse demeure avant tout un polar prenant et
Mankell a l’intelligence de ne pas oublier ce qui lui importe le plus : l’angoisse
de ses personnages faillibles, ordinaires, volontiers dépressifs et qui se
retrouvent malgré eux confrontés à ce qu’il peut y avoir de pire dans l’homme…
Henning
Mankell, Le retour du professeur de danse
Traduit
du suédois par Anna Gibson
Editions
du Seuil, avril 2006
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