dimanche 1 mai 2022

Dans les allées du parc (deux poèmes)

Hanovre, juillet 2015

 

I. L’orateur

 

 

Dans une allée solitaire du parc

Juché sur un banc

L’homme parlait

Devant une assemblée invisible

 

L’orateur semblait pris

Par son discours

Mais il s’exprimait

D’une manière si étrange

 

Qu’il était difficile

De déterminer 

L’objet précis

De ce discours emporté

 

Où les mots se heurtaient

Comme à la bataille

Dont le flot ne semblait

Jamais devoir s’interrompre

 

Et qui l’agitait

Tout entier

Comme le vent agite

Les guenilles d’un épouvantail

 

 

II. Le point de vue de Sirius

 

 

Dans les allées plus peuplées

Envahies de visiteurs

Venus de tout le continent

 

Des femmes masquées

Montées sur de fines échasses

Exécutent de prudentes arabesques

En agitant des rubans de couleur

 

Une lourde musique

Qui semble retentir

Pour l’univers entier

Martèle à contretemps

Leurs avancées

De libellules


Sous le regard fasciné

De quelques enfants

La vaste indifférence

Du ciel étoilé

 

 

Les deux poèmes sont nés d’une rêverie dans un parc de Hanovre en juillet 2015. Frédéric Perrot


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