mardi 17 mai 2022

Aucune œuvre pérenne


 

                                                                                                Pour Guillaume,

 

 

Il me plaît de rêver

À Lucien de Rubempré

À la fin des Illusions perdues

 

Elégamment vêtu il se promène

Dans les vignes du pays d’Angoulême

Il y cueille des fleurs et marche vers sa mort

 

Authentique poète

Son vouloir déficient

A donné peu de fruits

 

Et meurtri dans sa chair

Malgré tout son talent

Il ne laisse derrière lui

 

Aucune œuvre pérenne

      

Seul un roman historique

Et un recueil de vers exquis

Nommé Les Marguerites !

 

Revenu de l’enfer de la vie parisienne

Il marche librement vers une mort certaine

 

Ange déchu

Son bouquet symbolique

De fleurs jaunes à la main

 

Comme il a fait le malheur des siens

Et qu’à sa grande honte

Il s’appelle Chardon

 

Il s’en va se noyer

Engloutir dans un trou

Son chagrin et son nom…

 

Mais il croise alors la route

D’un curieux personnage

Et entre ces deux-là

 

Le vrai poète

Le faux ecclésiastique

Un pacte diabolique

 

Est rapidement scellé

C’est un autre roman

Qui commence déjà…

 

Mais Lucien reste pour moi

Ce pâle enfant éclatant de beauté

 

Qui marche sous le soleil

Ne se soucie de rien

Et flâne vers sa mort…

 

 

Le poème a été écrit en février 2016. Le bon film de Xavier Giannoli rend justice à la férocité du regard de Balzac sur la société parisienne et le petit monde des journalistes. Frédéric Perrot.

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