jeudi 29 avril 2021

La poésie est notre avenir (extrait du texte de Yannick Haenel, Charlie Hebdo)


 

Je viens d’arriver au bout des deux tomes de Crime et châtiment, de Dostoïevski, dans la traduction d’André Markowicz (953 pages, en tout), et figurez-vous que dans les dernières pages m’attendait une surprise. Raskolnikov est au bagne (car il est bel et bien châtié pour son crime, comme le spoiler intégral qui lui tient lieu de titre le laisse entendre) ; et là, il fait un rêve : « Malade, il avait rêvé que le monde entier était condamné à subir une sorte de plaie d’Egypte, terrible, inouïe, jamais vue, qui venait du fin fond de l’Asie jusqu’en Europe […] On vit paraître des êtres microscopiques qui pénétraient dans le corps des gens  […] Des bourgades entières, des villes, des nations se faisaient contaminer et devenaient folles. »

Raskolnikov comme prophète du Covid : avouez que la littérature est surprenante. Et que l’esprit souffle où il veut, par-delà bien et mal. Alors, puisque le savoir poétique est infini, je m’entête à lire. Vais-je trouver la vérité ? J’évolue en tout cas parmi des étincelles, et il me plaît de vous en transmettre la joie.


 

La suite du texte de Yannick Haenel, où il évoque sa découverte de la poétesse américaine Louise Glück, prix Nobel de littérature en 2020, est à lire dans le numéro de cette semaine de Charlie Hebdo.

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