dimanche 21 avril 2019

Le rêveur lucide (deux poèmes)

Les rives de l'Elbe 



Frappé d´irréalité


Tout ce que frôle le rêveur lucide est frappé d´irréalité
La femme se fige dans une position de plaisir suspecte

L´enfant retient ses cris et le père son ignoble idiolecte
Qui voue aux gémonies morigène l´étranger de partout

La mère effarée étouffe en son absence
Les frères statufiés méditent leur vengeance
Les mains mortes du monde grattent en vain à sa porte

Mais cela ne dure pas
Cela ne dure jamais

Et il lui faut à nouveau se flétrir
En la personne réelle de son double docile

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L’ensablement


Les rives de l’Elbe
Ravies par la foule
Les visages figés
Dans l’expectative

Tableau vivant
Aux flambeaux
Couleurs ductiles
Bouquets brandis

Fleurs blanches
De l’espérance
Séraphique
Au cœur transi

Seul le rêveur
Lucide poursuit
Ivresse fluviale
Violent outrage

Son entreprise
De destruction
Commencée
Dans la volière 
D’une maison
De style néocolonial

Seul
Affranchi
Poursuit
Sans trêve
Son froid
Désir…

Avant l’ensablement
Final du rêve
Les rives de l’Elbe
Livrées aux vents



Les deux poèmes appartiennent au recueil inédit La solitude imaginaire (octobre 2016).
Frédéric Perrot

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