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| Chez François |
Pour
écouter Lust for Life :
https://youtu.be/HuBU3pzy7is?si=0xEs72bylfj_1bnn
« Et les mouettes se délectent de nos anecdotes »
(Alain Bashung)
Quatrième de couverture
Après
Haïkus des quatre saisons, déjà parus chez Encres Vives en 2017,
Marie-Anne Bruch poursuit cette veine poétique. Écrits tous les étés durant
plusieurs années, ces tercets nous proposent des promenades de la région
parisienne à La Baule, sur la côte atlantique. Des poèmes de vacances et de
farniente qui accordent la plus grande attention aux paysages : urbains, suburbains et maritimes. Si la tonalité est souvent légère et enjouée, des humeurs plus
méditatives peuvent poindre par instants.
Extraits :
Week-end somnolent
– Balade à travers la
ville
comme dans un rêve.
Pigeon de Paris,
marcheur tranquille,
passant
parmi les passants.
Mots doux en terrasse
siroter tes paroles
– La table bancale.
La pensée va-t-elle
plus vite que la
lumière ?
– Pas l’ombre d’une
idée !
Au petit matin
pluie tombant dans les
flaques
– Les yeux cernés.
Tracts électoraux
distribués avec ferveur
– Passants chiffonnés.
Vivre à cheval
sur deux siècles – Le
deuxième
me désarçonnera.
Devenir plus vieille
un jour d’avril pluvieux
– Caprices du temps.
Feux d’artifice
éclaboussant les ténèbres
– Un sang impur.
Fleurs poussées en serres
n’ont aucun parfum –
Restons sauvages !
L’amour a sans doute
dévié ma trajectoire
– Que prouve un
poème ?
La forêt
tient le crépuscule
à bout de bras.
Au rythme de mes pas
compter les pieds d’un
haïku
– Démarche
poétique ?
Orage d’été
– Le ciel fissure
ma rétine.
De part et d’autre
des vitres du vivarium
– Relatif sang froid.
La statue se pare
des couleurs d’un vitrail
– Joyaux du soleil.
Retour de baignade
– Ton baiser sur ma lèvre
met son grain de sel.
Le vent feuillette
mon livre – Le sable
comme marque-page.
Pluie, vague
– Dans un long brouillard
blanc
l’océan se noie.
Sommeil en musique
– Puis réveillée
par le silence.
La pluie peu à peu
espace ses gouttes –
Mouettes
dans la lumière.
Baigneuses figées
la mer à mi-cuisses
– Irons-nous plus
loin ?
Incertitude
– Un seul mot ne suffit
pas
à dire le vrai.
Le poème
qui me sauvera
en serai-je
l’auteur ?
Marie-Anne Bruch, Haïkus
de la Belle saison
Éditions Encres Vives,
été 2024
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| Hervé Prudon |
En hommage à Hervé Prudon (1950-2017)
C’est pas
encore ce matin
Que je vais
me lancer
Dans
l’œuvre d’une vie
J’ai mal à
la tête
Ayant vidé
avec entrain
Une
bouteille de Bordeaux
En écoutant
la musique triste
D’un
chanteur mort d’un coup le salaud
J’avais
déjà pas le moral
Le deuil
pour horizon
Je suis le
ténébreux le veuf l’inconsolé
On connaît
la chanson
El
desdichado c’est pas la vie de château !
Bref, c’est
pas encore ce matin
Que je vais
me lancer
Dans le
roman d’une vie
J’ai mal à
la tête
Première
cigarette
La mort ça
s’attrape
Mais
t’inquiète mon amour
C’est pas
contagieux
Je dis mon
amour
Mais c’est
pour la forme
Et la
ritournelle
Je parle
tout seul depuis des lustres
Y a jamais
personne ici
La dernière
femme à être venue
Illico est
repartie
Effrayée
par mes espoirs
Mes
cathédrales de brumes
Mes
châteaux en Espagne !
Passons
puisque tout passe
C’est pas
encore ce matin
Que je vais
me lancer
Dans
l’œuvre d’une vie
Comme
d’habitude
Je vais
faire le seul truc
Que je sais
à peu près faire
Et aime
bien faire
Lire les
bouquins des autres
Nadine
Mouque d’Hervé Prudon
Un poète
Un remède
Au bourdon
Source
image : Radio France
Le poème est extrait de mon recueil, Dans les marges du temps
(novembre 2025). Frédéric Perrot.
Quatrième
de couverture
On
a pu dire qu’en demandant à un homme – ou à une femme – s’il préfère Tolstoï ou
Dostoïevski, on peut « connaître le secret de son cœur ». Avec son
érudition et sa verve coutumière, George Steiner explore ici les différences
qui opposent le monde d’Anna Karénine et celui des Frères Karamazov.
Ce sont deux interprétations du destin de l’homme, de l’avenir de l’Histoire et
du mystère de Dieu que nous pouvons ainsi comprendre. Car grâce au constant
jaillissement des idées de l’auteur de Langage et Silence, le lecteur se
trouve comme forcé d’entrer dans un dialogue passionné avec des thèmes aussi
éternels que fondamentaux.
George
Steiner, Tolstoï ou Dostoïevski
Traduit
de l’anglais par Rose Celli
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| Ariane Anemoyannis |
à monsieur et madame Macron,
qui connaissent la chanson
Monsieur le Président
Je vous fais une lettre
Que vous lirez peut-être
Si vous avez le temps
J’apprends sur Instagram
Que votre vieille rombière
Pardon madame votre femme
Élégamment vêtue par des milliardaires
Promène son cul aux Folies Bergère
S’y montre très vulgaire
Dissimule mal son mépris de classe
Comme ses instincts autoritaires
Monsieur le Président
Pour le mépris de classe
Je sais qu’il n’y a rien à faire
Vous n’en serez jamais exempts
Mais peut-être pourriez-vous
Rappeler à cette langue de vipère
Qu’elle ne joue au mieux que les utilités
Et que nous lui serions reconnaissants
De garder son venin et de se taire
Pour ne dire pis et être vulgaires !
Frédéric
Perrot
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| Alain Minighetti |
« … la peur est la
meilleure amie de l’homme. »
John Cale
Je n’ai pas peur de l’isolement
Ni de la solitude
Même si la solitude tend
Des pièges dans lesquels je tombe
Régulièrement
Je n’ai pas peur de l’étouffement
J’ai peur pour les oiseaux
Et des avions dans le ciel
Dont on ne sait jamais
Quand ils tomberont
J’ai peur des trains
Qui filent vers nulle part
Et des chauffards qui fauchent
Les passants sur les trottoirs
Sous prétexte de rodéo
Je n’ai pas peur des peuples
J’ai peur de leurs gouvernants
Je n’ai pas peur de la foule
J’ai peur des forces de l’ordre
De ces flics de science-fiction
Par moments
Il m’arrive d’avoir peur
De moi-même
Mais sans cela
Serais-je humain ?
Je n’ai pas peur des orages
Ni des déluges bibliques
La planète se passera bien de nous
J’ai peur des prédateurs prêts à tout sacrifier
Au nom de leurs profits
Il m’arrive d’avoir peur
De moi-même
Quand je me penche sur le balcon
Mais sans cette peur
Serais-je humain ?
Le
poème est extrait de mon recueil, Dans les marges du temps (novembre 2025).
Frédéric Perrot
| Dostoïevski |
Pour
lire le poème d’Alain Dambreville, L’ami russe (revue Lichen, décembre 2025) :
https://lichen-poesie.blogspot.com/p/alain-dambreville_77.html
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| Frédéric Bach, le 29 novembre |
L’ami
Frédéric Bach était ce samedi à la médiathèque Olympe de Gouges. Pendant plus
d’une heure, il nous a parlé de son travail d’écrivain, comme auteur de La
bascule, roman hautement recommandable. Le principe de la rencontre étant
de faire découvrir l’univers mental d’un auteur, ses sources d’inspiration, Frédéric
a explicité ses goûts littéraires, musicaux et cinématographiques, et à cette
occasion, j’ai pu découvrir avec plaisir son amour du cinéma d’action américain,
en particulier du western, dont la dimension tragique, avec ses
histoires de duels à mort, ne fait aucun doute. Frédéric a aussi défini ce
qu’il nomme « le réalisme sale », cette veine prestigieuse (Céline, Bukowski,
John Fante) dans laquelle il inscrit son travail. Frédéric est convaincu que
l’écriture se fonde sur l’expérience vécue et qu’elle naît d’une confrontation
avec le réel (ainsi de sa propre expérience du travail en usine, à la chaîne).
Dans la lignée de Louis Calaferte dans Septentrion, Frédéric a enfin
rendu hommage aux bibliothèques, ces indispensables espaces d’accueil et de
savoir au cœur des villes.
Au
sujet de La bascule :
https://beldemai.blogspot.com/2022/11/frederic-bach-la-bascule-une-critique.html
Pour écouter la reprise
de Pulp de The man comes around :
Nouveau recueil
auto-édité, Dans les marges du temps (novembre 2025). 58 pages (29 feuillets).
32 poèmes. Mise en page : René Guisquet. 15 euros. Frais de port offerts.
N’hésitez pas à me contacter ! Frédéric Perrot.
Adresse mail :
perrotfrederic@live.fr