lundi 7 octobre 2024

Amir Tibon, Les Portes de Gaza

 


Présentation de l’éditeur

 

Au petit matin du 7 octobre, quand ils sont réveillés par le sifflement des missiles, Amir Tibon et son épouse vivent dans le kibboutz Nahal Oz depuis plusieurs années et ils connaissent les règles : il suffit de se précipiter dans la pièce sécurisée de la maison et d’attendre que la situation se calme. Mais ce samedi-là, quand ils se rendent compte qu’il ne s’agit pas seulement d’une attaque de mortier, et que des terroristes du Hamas ont envahi leur communauté, ils comprennent que la journée sera différente de toutes les autres alertes qu’ils ont connues.

Amir Tibon fait le récit des onze heures qui suivent avec une simplicité poignante : il faut tout d’abord calmer leurs deux filles, âgées de trois ans et de vingt mois. Communiquer avec les autres membres du kibboutz. Joindre les proches à Tel-Aviv. Ne pas paniquer quand on crible la maison de balles. Rester calme même quand on apprend les massacres commis dans le voisinage immédiat. Des atrocités dont Amir et sa femme deviennent aussi des témoins auditifs.


Les Portes de Gaza, cependant, ne nous offre pas seulement ce récit profondément personnel de la journée du 7 octobre, car, en alternance avec son témoignage,  Amir Tibon condense ici son analyse du conflit israélo-palestinien, notamment par le prisme de l’histoire du kibboutz Nahal Oz qui devait fêter ses soixante-dix ans justement le soir du 7 octobre. Son analyse de la faillite à la fois sécuritaire et morale des années de gouvernance Netanyahou est aussi implacable et précise que sa connaissance des enjeux géopolitiques est vaste et limpide.

 

 

Traduit de l’anglais (Israël) par Colin Reingewirtz


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Note ajoutée – pour Mathieu

 

       Le livre d’Amir Tibon est un livre important, parce qu’il permet de comprendre beaucoup de choses à propos du 7 octobre, qui pouvaient sembler mystérieuses… Amir Tibon parle de « trahison » à juste titre. Ces pauvres gens des kibboutz réfugiés dans leur « pièce sécurisée » ont attendu en vain le 7 octobre l’arrivée de l’armée israélienne. « Où sont nos soldats ? Pourquoi ne viennent-ils pas nous sauver ? ». Netanyahou avait simplement choisi de redéployer le gros des troupes israéliennes en Cisjordanie, le véritable objectif, afin de soutenir sa politique coloniale, en pariant sur le fait que les millions de dollars versés par le Qatar avec sa bénédiction suffiraient au bonheur du Hamas. Or, le Hamas n’a jamais renoncé à son désir de détruire Israël, et une semaine avant le 7 octobre, les guetteuses, ces femmes-soldats chargées de la vidéo-surveillance de Gaza, pour la plupart massacrées lors de l’attaque, avaient alerté le gouvernement de Netanyahou qu’une opération d’ampleur se préparait… Un an après le 7 octobre, après la riposte disproportionnée de Tsahal, triste euphémisme, le point de vue des israéliens est devenu quasiment inaudible, ce qui est la conclusion pessimiste du livre d’Amir Tibon. Frédéric Perrot.

 


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