Naufrages
Une certaine délicatesse
Exige que nos naufrages
Demeurent inaperçus
Nous garderons secrètes
Nos tristesses
Nos défaites
Nous resterons discrets
Sur nos souffrances
Nos échecs
Mais pour nous-mêmes
Nous en percerons le sens
Comme on perce un abcès
Tant
d’arbres abattus
Tant d’arbres abattus
Ne nous contemplent plus
Pareils à ces géants
déracinés
Du ciel que nous
touchions
En silence
Nous avons chu
Pour d’obscures raisons
À tant de merveilles
Ont succédé
Tant de jours inféconds
Et dans les lits froids
Aux rires d’antan
Les larmes orphelines
Tant d’arbres abattus
Ne nous contemplent plus
La lune ronde et pleine
Brille pour rien
Dans le soir imbécile
Et de tout le temps
Qu’il aura fallu
À la pousse fragile
Pour se hisser au ciel –
Nul ne se souvient plus
Les
deux poèmes ont été publiés dans le numéro 7 de la revue Lichen (octobre 2016).
Frédéric Perrot.
Pour
aller lire la revue d’Elisée Bec :
http://lichen-poesie.blogspot.com/
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